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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/197

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vageol et Miraut furent galants comme il convient et Fanfare accepta leurs hommages qui ne furent point exagérés ; mais il n’en alla pas de même pour Bellone et toutes deux, bien femelles, se mesurèrent haineusement, le poil de l’échine hérissé, et se grognèrent des menaces et des rosseries en se montrant les crocs.

Pourtant, dès qu’on fut on plaine et que la chasse commença, les haines tombèrent et tout fut oublié.

Les chasseurs, de même que leurs bêtes, connaissaient bien le pays. Une fois les chiens sur une bonne piste, ils se déployèrent silencieusement, cernant avec soin le canton où s’était gîté le capucin afin que ce dernier, déboulé, passât pour en sortir sous le feu au moins de l’un des quatre fusils. Deux lièvres, après de courtes péripéties, trouvèrent la mort dans cette traque terrible. Mais un troisième, plus roublard, se déroba avant le lancer et Philomen, ahuri et furieux comme un chasseur qu’un lièvre aurait roulé, vit les quatre chiens lui passer devant le nez comme une trombe et disparaître au loin.

Les chasseurs espérèrent un moment que le lièvre reviendrait : mais c’était un maître oreillard sans doute que celui-là et, mené comme il l’était par cette mente endiablée, il fila tout droit, on