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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/196

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mange Havageot derrière les fumiers et les marnières oit il boit quand il a soif ! Et il n’est jamais malade, lui, il s’en bat l’œil des microbes et moi aussi. Avec du bon vin, du bon air comme on en a ici, et de bonnes vadrouilles dans les bois comme nous en faisons, on vient à quatre-vingts ou à cent ans.

— Tout de même, ton chien a un sacré estomac. C’est pas moi qui voudrais faire ce qu’il vient de faire, même avec dix litres à boire.

— Il va peut-être le ch… une casquette à poil ! plaisanta Lisée.

On piqua une petite goutte dans laquelle on trempa un bout de sucre et puis l’on monta sans délai le chemin de la Côte afin de gagner le lieu du rendez-vous. Mais on eut grand soin de tenir en laisse les trois chiens qui, si on les eût laissé faire, n’auraient pas mis une demi-heure à flanquer un capucin sur pied.

Miraut revit sa mère, la vieille Fanfare, mais il ne la reconnut guère, il ne la reconnut même point du tout ; tant d’événements avaient coulé depuis l’heure de la séparation, et elle non plus, tous ses petits étant depuis longtemps dispersés, ne retrouva point dans ce grand chien le petit toutou, si différent d’odeur et d’allures, qu’on lui avait enlevé l’automne précédent.

Les présentations entre chiens se firent : Ra-