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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/199

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offerts aux deux invités qui, après s’être défendus et fait prier, acceptèrent enfin, À charge de revanche, affirmèrent-ils.

— Penses-tu, protesta Lisée. Et Miraut ?

— Peuh ! c’est rien, ça, mon vieux, répliqua le gros, tout joyeux d’avoir un lièvre à rapporter à la maison.

Les quatre chasseurs, précédés de leurs chiens, firent à Longeverne une entrée triomphale dont Miraut eut les honneurs. On savait pourquoi ils étaient réunis ; chacun d’ailleurs, au village, les connaissait et leur souhaitait le bonjour au passage, tout en s’enquérant du jeune chien.

— Eh bien ! et Miraut ?

— Ali ! c’en sera un tout premier, affirmait Pépé et je m’y connais.

— J’en étais sûr, renchérissait le gros.

C’est qu’en effet un chien, un chien de chasse surtout, a, dans un village, sa personnalité bien marquée ; il fait partie intégrante du pays et toute gloire qui lui échoit rejaillit un peu, non seulement sur son maître, mais sur tous les compatriotes de la localité, quadrupèdes ou bipèdes.

Miraut, sensible à la louange, marchait dignement devant les chasseurs et son maître, tout attendri, le regardait avec amour. En arrivant à l’auberge, il préleva même un demi-morceau du