Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/215

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fusil, Lisée à deux cents pas de l’endroit, caché derrière un gros chêne, eut la clef de l’énigme.

Le cœur tapant d’émotion, il vit son oreillard sauter du bois, faire ses doublés et ses pointes, revenir à son centre d’opérations et d’un seul saut bondir en l’air, d’un élan fou, comme s’il escaladait le ciel pour retomber… Ah ! ça ! — la coupe était nette — où donc était-il retombé ? Lisée, de derrière son arbre, écarquillait les quinquets : le lièvre avait disparu.

Celle-ci, par exemple, elle était forte !

Miraut en râlant de rage, car ce n’étaient plus des abois qu’il poussait, arriva juste à pic pour se trouver nez à nez avec son maître. Celui-ci sûr — ou presque — de n’avoir pas eu la berlue, et blême d’émoi, regardait de nouveau par tout le sol, examinant méthodiquement chaque pouce de terrain où son gibier aurait pu se trouver.

Ce devait être au pied de cette souche. Mais non, rien ; il fallait qu’il se fût envolé dans le ciel. Lisée le braco, Lisée le mécréant, pâlit presque et trembla un peu ; ses regards, instinctivement, quittèrent le sol pour interroger l’azur et… ah ! sacré nom de Dieu !…

Au sommet de la vieille souche pourrie, dédaignée par les bûcherons, à quatre ou cinq pieds au-dessus du sol, entre quelques rejets gris comme le dos du capucin qui se fondait