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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/216

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entièrement avec eux, son « asticot », aplati, immobile, les oreilles rabattues, sans souffle, n’émettant aucune odeur et, bon Dieu ! aussi souche que la souche elle-même.

Vue de fois le braconnier, son fusil à la main, avait passé h un pas de lui, inspectant le pied de la souche sans songer le moins du monde à regarder dessus : on dit tant que les lièvres ne font pas leur nid sur les saules.

— Ça t’apprendra, idiot, rageait-il, à sortir sans ton flingot sous ta blouse.

Il ramassa un rondin pour en asséner un coup sur le râble de l’oreillard ; mais l’autre, qui n’avait jamais bronché les fois d’avant, ce jour-là, avant que Lisée eût levé le bras… frrrrt… se détendit comme un ressort, repartit d’un train d’enfer avec Miraut à ses trousses, Miraut qui le chassa tout le reste de la journée, mais ne le ramena point et ne rentra pas non plus de la nuit.