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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/222

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qu’il pouvait supposer que quelqu’un pût se diriger de son côté.

Pendant ce temps, à Longeverne, Lisée se désolait. Il était allé narrer à Philomen sa mésaventure, lui confier ses appréhensions, et son ami qui, le lendemain, lui avait facilement remonté le moral, n’arrivait plus maintenant, fort inquiet lui-mémo, à le rassurer.

Miraut avait pu tomber dans un piège, se prendre dans un collet comme il était arrivé jadis à un des chiens de Pépé. Traversant une tranchée, le malheureux, en effet, avait passé le cou dans la boucle d’acier destinée à un oreillard, et le jeune foyard plié auquel était relié le nœud coulant, se relevant dans la détente imprimée par la bête, le chien s’était trouvé brusquement pendu en l’air par le cou. Heureusement, le fil avait glissé sur le collier et le chien, mal pendu, étranglé à demi, avait pu brailler. Il avait braillé, braillé éperdument durant six heures consécutives. Enfin, les bûcherons des alentours, inquiétés et intrigués par tant de potin, arrivèrent. Ils lui rendirent la liberté et il partit comme un fou. Huit jours durant, il n’arrêta point de secouer la tête comme s’il sentait encore au cou l’étranglement du laiton.

Peut-être aussi que Miraut avait été pincé par