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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/223

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des gardes particuliers sur une chasse gardée ! Qu’avaient-ils fait du chien ? Il y a des hommes si lâches. Lui avaient-ils tiré dessus et son cadavre pourrissait-il dans quelque coin, ou simplement, reconnaissant on lui un chien de race, lui avaient-ils retiré son collier pour l’expédier au loin et le vendre à leur profit ?

Il n’était guère admissible que Miraut, en effet, fût quelque part aux alentours, car il serait déjà rentré ou même, s’il s’était réfugie dans ure commune quelconque de l’arrondissement, le maire ou n’importe qui aurait fait écrire pour qu’on vint le rechercher. Il paraissait impossible qu’un confrère ne l’eût pas recueilli alors : ce sont services qui se rendent couramment entre chasseurs et entre braconniers.

Et malgré tout, Lisée espérait toujours que le facteur lui apporterait la lettre annonçant que Miraut, en pension quelque part, attendait sa venue. Il avait fait en vain le tour des villages voisins et maintenant, il guettait impatiemment l’arrivée de Blénoir.

La Guélotte, elle, espérait bien que c’en était enfin fini avec cette charogne et, toute joyeuse, se félicitait en dedans, tout en grognant très haut que c’était bien la peine de dépenser des sous à élever des chiens pour les perdre sitôt qu’ils sont dressés, que ça ne manquait jamais