Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/227

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avait parlé, il n’y avait, parbleu, pas si longtemps !

— C’est Miraut ! s’exclama-t-il.

Entendant son nom prononcé par cet inconnu si sympathique, Miraut, l’œil plein de confiance et de joie, redoubla ses démonstrations d’amitié et, comme l’autre l’invitait à aller avec lui, il le suivit fort docilement à sa maison.

— C’est le chien de Lisée de Longeverne, expliqua Narcisse à ceux qu’il rencontra : il est perdu depuis on ne sait quand et il n’a presque plus « figure humaine de chien », la pauvre bête : je vais lui faire à manger et écrire un mot à son patron qui doit être joliment en souci.

Le nom de son maître qu’il distingua nettement accrut encore la confiance du chien qui se remit entièrement entre les mains de son protecteur et n’eut pas à s’en plaindre.

Sitôt qu’ils furent arrivés chez lui, Narcisse fit tremper par sa fille une grande terrine de soupe au lait qu’il offrit immédiatement à son invité et que Miraut lappa jusqu’à la dernière goutte ; pendant ce temps, il lui préparait à l’écurie une litière de paille fraîche et le mena coucher sans plus tarder. Miraut tourna dans la paille pour faire son rond, se lécha copieusement pour une toilette complète et depuis trop de jours négligée, et, propre et confiant, dormit douze