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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/229

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ne s’attarda guère et immédiatement refila chez lui s’apprêter, car il voulait partir le jour même, et il y a une assez longue trotte de Longeverne à Bémont.

S’étant sustenté d’un reste de soupe, d’un bout de lard avec du pain et d’une chopine de piquette, s’étant par précaution muni d’une laisse au cas où il aurait rencontré des gardes peu commodes ou des cognes chatouilleux sur les règlements, il s’embarqua le bâton à la main et marcha d’un pas alerte dans la direction de Bémont.

En passant à Velrans, il fit part à Pépé de l’aventure et celui-ci ne le retint qu’une petite minute, le temps juste de lamper une goutte, car il comprenait fort bien l’impatience de son ami. En traversant Orcent, le chasseur apprit en effet qu’on avait, une huitaine auparavant, aperçu un sale chien crotté à qui les gamins avaient fait rebrousser chemin quand il avait voulu passer le pont ; mais personne n’en avait entendu reparler et nul ne savait à qui il était ni d’où il parlait ; on pensait bien que, depuis le temps, il s’était retrouvé.

Quand il arriva chez Narcisse, Lisée s’était déjà tout expliqué ou presque tout : Miraut, épouvanté au passage du pont, n’avait osé revenir et avait erré, Dieu savait où, jusqu’à