Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/233

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mais il avait affaira à un grand bouquin et le chien ôtait si petit que le lièvre l’a emporté sur son dos pendant plus de cinquante mètres et qu’il a fini par se faire lâcher. Tiens, Pépé est comme ça : donne-lui un loulou, un ratier, il t’en fera un chien d’arrêt ou un courant, il a le don, mon vieux. Les chiens, ça ne se manie pas n’importe comment et nous savons les prendre, nous autres, mais pas comme lui tout de même. Toi, tu as une bête exceptionnelle ; aussi tu parles si je l’ai ramassé vivement quand je me suis aperçu que c’était le tien.

— Je ne sais vraiment comment te remercier, mon vieux ; c’est un service qu’on n’oublie pas.

— C’est un service qui se doit entre chasseurs. Si les gens d’aujourd’hui n’étaient pas si égoïstes et si méchants, il n’aurait pas attendu huit jours avant d’être recueilli.

— Tu me diras au moins combien je te dois pour la pension.

— Est-ce que tu plaisantes, par hasard ? Tu aurais le toupet, toi, de me faire payer, si la chose m’était arrivée.

— Oh ! mon vieux, peux-tu croire ?

— Eh bien, alors, fous-moi la paix ! tu paieras un verre quand je passerai à Longeverne ou qu’on se rencontrera à la foire.