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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/236

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CHAPITRE V

Il s’écoula un assez long temps avant que Lisée, son fusil cassé en deux sous sa blouse, ne se hasardât à ressortir seul ou avec Miraut.

Occupé à la maison aux mille et un travaux de Thiverel du commencement de printemps, ils passaient de longues heures en compagnie l’un de l’autre, le maître bricolant à la grange ou à l’écurie, arrangeant un râtelier y réparant une crèche ou travaillant à son établi à fabriquer des râteaux et des fourches, le chien le suivant comme une ombre fidèle, sommeillant à ses côtés ou le regardant en silence.

De temps à autre, par besoin de causer, Lisée prenait son compagnon à témoin de ce qu’il venait de faire, lui exhibait un cornon ou une queue de fourche bien réussis, en disant :

— Hein, mon vieux Mimi, c’est-t’y de la belle