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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/237

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ouvrage ! À quoi le chien répondait, soit en bâillant et en montrant une gueule immense, soit en se levant, battant du fouet et se frottant contre son pantalon, dans l’espoir, vainement formulé, qu’on irait enfin se dégourdir les pattes et faire un petit tour.

Quelquefois Mitis ou Moule, au cours d’une chasse, passaient par là, marchant prudemment ainsi qu’il convient à de prudents truqueurs sur le sentier de la guerre ; ils venaient se frôler contre Miraut, faire un gros dos et un ronron, se laissaient lécher ou pucer, puis reparlaient. On vivait enfin dans la maison des jours de paix. La Guélotte avait presque désarmé, mais elle avait exigé de Lisée qu’il couchât à la chambre haute dès le lendemain de sa rentrée de Bémont, son cochon d’homme, ce soir-là, n’avait-il pas eu le toupet de faire coucher le chien aux pieds du lit. Le lendemain, en arrangeant la chambre, elle s’en était aperçue au poil collé sur la couverture et à la crotte qui décorait la courte pointe.

Lisée avait convenu qu’il avait, en effet, peut-être eu tort, mais afin qu’un tel fait ne pût se reproduire, Miraut, chaque soir, était, pour plus de sûreté, relégué à la remise.

Pourtant, de temps à autre, après le déjeuner, le patron montait assez régulièrement « faire