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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/241

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bien aussi pourquoi ; et ce grand idiot qui le laisse faire !

Miraut violemment jeté à bas du lit, à grand renfort de coups de poing, dégringolait en grande vitesse l’escalier pour échapper aux coups de sabots, tandis que Lisée prenait un air innocent pour s’excuser :

— C’est drôle, je l’ai pas entendu monter !

Dès lors, le chien fut surveillé plus étroitement ; mais cela ne l’empêcha point de déjouer les ruses et les précautions de l’ennemie et de monter souventes fois tenir compagnie à son ami.

Entre temps, il allait faire un tour au village, visiter les cuisines amies, saluer Bellone et Philomen, explorer les fumiers, tourner autour des maisons et surtout manger de la corne devant la forge de l’ami Martin, le maréchal-ferrant.

Ab ! la corne de cheval : quel régal exquis ! Tous les chiens du village étaient les copains du forgeron Martin et ne manquaient jamais de lui rendre visite au passage. Très souvent un cheval était là, attaché par le licou à la boucle du mur, attendant son tour de ferrage.

Attentivement, Miraut, comme les camarades, regardait l’apprenti empoigner le boulet, soulever le sabot, et suivait avec des regards de convoitise les mouvements du rogne-pied qui coupait des lames translucides de corne, ou du boutoir