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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/242

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faisant sauter de grands bouts odorants d’une belle couleur ambrée.

Fraternel, pour que les braves toutous ne s’exposassent point à recevoir un malencontreux coup de pied du carcan, Martin ramassait à poignées la corne arrachée et la jetait à Miraut ou aux autres amateurs en leur disant régulièrement :

— Tiens, mon vieux, fiche-t’en une bosse, mais tu ne viendras pas péter chez moi ! Car on reconnaissait aisément, à la puissance asphyxiante des gaz qu’il lâchait, les jours où Miraut avait fait une tournée fructueuse à la forge de Martin.

Miraut connaissait intimement toutes les ressources de la maison et la Guélotte renonça à le laisser jeûner quand elle s’aperçut qu’il était de taille à se servir tout seul.

Ce n’était point pour rien qu’il avait appris à ouvrir les portes des chambres ; bien que les verrous et targettes fussent un peu plus compliqués ici, il en vint tout de même à bout et certains jours lit… gueule basse sur tout ce qu’il trouva de comestible, chanteaux de pain, platées de choux, voire de respectables bouts de lard.

Il y eut bien discussion à la maison ces soirs-là, mais en fin de compte, Lisée, par des arguments frappants tirés de ses semelles, convain-