coup à manger, celui qui était en avance se régalait d’abord et abandonnait ensuite et de fort bon gré à l’autre le reste de la pitance, au besoin même il l’appelait s’il tardait trop à trouver le lieu du festin.
Il arriva aussi qu’ils ne furent pas que les deux pour le partage. Souvent à leur chasse se joignit un troisième larron, connu ou inconnu, chien d’un chasseur du village voisin, accouru h la voix, qui participait à la randonnée dans l’espoir de partager la prise.
On le laissait faire naturellement et donner de la gueule lui aussi, car durant la poursuite on n’avait pas le temps de chercher noise à un auxiliaire, convié ou non. Mais, si d’aventure le lièvre était pris, c’était une autre affaire et les choses tant soit peu se corsaient.
D’un commun accord alors, Miraut et Bellone, par des grognements fort significatifs, priaient l’intrus d’aller quérir pitance ailleurs. S’il insistait, ainsi qu’il faisait toujours, ils se précipitaient simultanément sur le malheureux et lui administraient à coups de crocs une de ces danses qui le décidait, sans plus d’hésitation, à se retirer bien vite en hurlant.
Le vaincu n’allait cependant pas bien loin. Derrière le premier buisson, à une cinquantaine de sauts du lieu du carnage, il s’arrêtait, surveil-