Aller au contenu

Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE VI

Un soir que le grand François de la ferme des Planches s’en était venu au village avec sa chienne, il y eut, parmi toute la gent canine mâle du pays, une grande perturbation.

Sans doute le fermier ne lit que traverser le pays sans presque s’y arrêter et sa chienne ne fit aucune station, mais bientôt, devant les seuils où ils dormaient, sur les fumiers où ils quêtaient, derrière les maisons où ils rôdaient, les Azors dressèrent le nez, humèrent à petits coups, reniflèrent longuement, puis joignirent les oreilles arrondissant les quinquets et, prenant le vent, vinrent tous, à la queue leu leu, tomber sur le sillage odorant qui les avait si profondément émus.

Rien ne les retenait : fidélité au logis ou au maître, soif et faim, sentiment du devoir ou de