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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/249

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l’honneur : ah bernique ! Tom, de l’épicier, abandonna la boutique ; Berger, qui devait repartir à la pâture, lâcha d’un cran son troupeau de vaches ; Turc, du Vernois, quitta la voiture du meunier ; Miraut plaqua froidement, si l’on peut dire son maître Lisée ; le roquet de l’abbé Tâlet planta là toute idée de religion et de pudeur, et jusqu’au Souris de la vieille Laure qui s’évada lui aussi de sa cuisine protectrice et prit, les yeux hors de la tête et bavant de désir, le chemin des Planches.

Tous les cabots des fermes environnantes rôdaillaient déjà autour de la maison et d’autres des villages voisins, prévenus on ne sait comment, arrivaient encore à toutes jambes, le nez. au vent et le cou tendu, tirant une langue d’un demi-pied.

Seul, le vieux Samson du moulin de Velrans, trop vieux et ayant reçu tout dernièrement de Turc, son ennemi, une raclée terrible au cours de laquelle il avait eu l’oreille horriblement déchirée, avait jugé prudent de rester chez lui. Encore n’était-on pas très sûr que, dans sa maison retirée, située à pins d’une heure de la ferme des Planches, il avait pu être touché par la nouvelle odorante qu’une chienne se trouvait en folie dans son canton.

François n’était pas encore à deux cents mètres