Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/255

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la tête et les pattes, croyant échapper, mais l’opération était difficile, la traversée laborieuse et François, baissant sa lanterne, reconnut un sale roquet qui se tortillait comme un ver pour ficher son camp.

Furieux, il le saisit un peu en arrière de la nuque, par la peau du dos, lui fit rebrousser chemin en le tirant à lui et l’emporta ainsi suspendu à sa cuisine après avoir toutefois barricadé avec un tronc de poirier l’ouverture dangereuse.

— Sacré bougre de salaud ! grognait-il, si c’est pas malheureux ! Ça n’est pas gros comme le poing et ça veut sauter des chiennes dix fois plus hautes que soi. Mais, sacré dégoûtant, lu n’arriverais seulement pas en te dressant à lui lécher le cul !

Nonobstant, Souris, toujours prisonnier, renâclant et soufflant, le corps autant que possible rattroupé, la queue entre les jambes, tremblait comme la feuille en se demandant ce qui allait lui arriver.

— Attends, nom de Dieu ! je vais t’apprendre, moi, à venir aux femelles, menaça le fermier.

Et l’azor provisoirement attaché au pied du buffet, il prépara un vieil arrosoir qu’il avait en réserve et se disposa, au moyen de nœuds savants où le fil de fer et la ficelle se mêlaient, à