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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/254

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ne trouva rien. Malheureusement pour lui, son manège inusité, ses trottements étourdis, ses reniflements trop bruyants émurent dans leurs cages les lapins, réveillèrent les poules elle coq qui gloussèrent et piaillèrent, et les vaches et les bœufs, eux aussi, étonnés et agacés de ces frôlements, se levèrent en secouant leurs chaînes et en meuglant avec fureur.

Les bêtes ne meuglent jamais pour rien, surtout la nuit. François, réveillé par leurs cris, pensa qu’il se passait a son étable quelque chose de sûrement pas ordinaire ou que l’une de ses hèles était peut-être malade. Il se releva, enfila son pantalon, chaussa ses sabots, prit d’une main une lanterne allumée, de Vautre saisit une trique et alla « clairer » ses vaches.

Entendant la sabotée. Souris, effrayé, jugea qu’il était grand temps de déguerpir et se précipita vers la porte. Mais le fermier le vit et, dans la demi-obscurité, ne sachant à qui il avait affaire, croyant peut-être que c’était une bête puante, fouine ou putois, qui venait à ses poules, il lui lança à toute volée sa trique dans les côtes et courut à sa poursuite.

Souris hurla de peur en entendant le ronflement du béton, car l’autre ne l’avait pas louché et, dans son trouble, dépassa la porte. Revenu bien vile en arrière, il engagea dans le guichet