Aller au contenu

Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tranchées ou les clairières, cela faisait un bruit de foulée qui s’amplifiait considérablement : un saut de grenouille, le moindre grattement de mulot ou de musaraigne, le saut d’un merle venu sur le sol pour écarter les feuilles et chercher des graines ou des vermisseaux produisaient un cliquètement comparable, quant à l’intensité, à une course de renard ou à une fuite précipitée de bouquin.

Passé huit heures du matin, il était vain d’espérer lancer un lièvre ; suivre une piste à plus de deux cents mètres au dehors du taillis était absolument impossible, et Miraut et Bellone, et Lisée et Philomen connurent des matins où, malgré la meilleure volonté du monde et le profond désir et le merveilleux travail des chiens, on doit quand même rentrer bredouille.

Bien avant le lever du soleil, pour profiter, dans les bas-fonds abrités, d’une vague et problématique rosée, ils partaient tous quatre de concert. Les chiens quêtaient avec frénésie, trouvaient de ci de là de mauvais frets, hésitaient sur les rentrées parmi de vagues pistes à peine frayées, très embrouillées et extrêmement ténues.

Ce fut là que l’intelligence de Miraut et son sens profond de la chasse s’accrurent encore et se développèrent.