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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/267

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Du moins, dans ces moments-là, si pénibles qu’ils soient, la soif ne torture pas les chiens et s’ils étaient, après chaque partie, trempés comme des soupes, une heure après ils avaient l’agrément d’être absolument secs et d’une merveilleuse propreté.

Mais avec cette terrible sécheresse, rien à faire, et des dangers étaient à craindre, car les sous-bois pullulaient de vipères qui s’y étaient retirées, cherchant la fraîcheur et l’humidité.

Une d’elles avait même un jour fichu une fameuse frousse à Lisée. Voyant Miraut immobile, tel un chien d’arrêt, il s’était demandé qu’est-ce qui pouvait bien l’arrêter ainsi, car son chien n’avait pas en chasse l’habitude de flâner.

— Bah ! songea-t-il, c’est un hérisson qui l’épate et il ne sait pas par quel bout le prendre, je comprends ça. Néanmoins, il alla se rendre compte : il était temps.

Devant une énorme vipère qui le fixait, Miraut, non point hypnotisé bien sûr, mais intrigué, se demandait s’il n’allait point sauter sur cette sale bête et lui casser l’échine, tandis que l’autre, le corps replié, la tête levée se préparait non moins fermement à se détendre et à lui flanquer une vigoureuse morsure.

— Ah ! bon Dieu ! Lisée n’avait pas hésité.