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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/273

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on n’avait rien de mieux à faire qu’à boire en blaguant, de sorte que, au bout de deux ou trois heures de ce régime, si la soif avait à peu près disparu, l’appétit par contre était venu.

— Tu n’aurais pas un bout de lard par là et des œufs à nous faire cuire ? questionna Philomen.

— Mais si, mais si ! tant que vous voudrez, s’empressa François, toujours d’avis.

— Ah, et puisqu’on est réunis, zut ! ça n’arrive pas si souvent, on va faire un peu la « bringue ». Tu n’as pas un poulet bon à saigner ? demanda le gros.

— Il y a tout ce qu’on veut, répondit François.

— Montre-le-moi donc, que je lui flanque un coup de fusil.

— Ne laisse pas sortir les chiens, intervint Lisée ; si Miraut, qui a eu autrefois du goût pour ces sacrées bestioles, te voyait tirer sur une d’elles, il serait dans le cas d’exterminer tout le reste.

Un instant après, les chiens, dûment enfermés dans la pièce, sursautaient au coup de fusil et se mettaient à brailler à plein gosier, ce qui fît rire aux larmes les gosses de François.

Une saucisse fut adjointe à ce menu improvisé et l’on fit, en pleine semaine, une de ces