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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/277

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— Capitaine, je crois que les gens d’ici sont bien dévots ?

— Oh, répliquait le père Cassard, ils sont assez vieux pour être des vaches !

— Ça ne fait rien, ça m’embête de ne pas dérouiller aujourd’hui ; parions que si tu lances ta casquette en l’air, je te la perce

— La belle affaire, je parie d’en faire autant !

— Eh bien ! chacun à tour de rôle va lancer son couvre-chef et le voisin va tirer dedans. On tire avec du quatre, celui qui mettra le moins de plombs en sera pour l’apéritif.

— Penses-tu que je veux lancer la mienne, protestait Philomen, elle est quasi toute neuve, je ne l’ai portée qu’un an. Ma femme gueulerait salement !

— Ah ! merde pour les femmes ! À la guerre comme à la guerre ! ordonna Lisée.

Et ayant armé leurs fusils, chacun à tour de rôle fit feu sur la casquette du copain, lancée en l’air lestée d’un caillou assez pesant, afin qu’elle montât suffisamment haut.

Après le premier coup de fusil les chiens, croyant qu’un lièvre se dérobait qu’ils n’avaient point remarqué, s’élancèrent de tous côtés en donnant à pleine gorge.

Au second coup, ils ne donnaient pas moins mais étaient très étonnés ; au troisième, leur épa-