Aller au contenu

Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Son nez heurta le verre, louchant ainsi au nez de l’adversaire. Comme nulle odeur ne monta, il ne tenta point, ainsi que certains singes, de regarder derrière : son opinion était faite ; s’il eût connu l’Ecclésiaste, il aurait certainement dit que tout cela n’est qu’illusion, abus et vanité ; il le pensa du moins ou quelque chose d’analogue, car il s’en fut se coucher dans un coin auprès des autres.

— Ça leur fait honte, concluait à tort le gros en continuant de boire.

Vers cinq heures, comme le jour baissait, on régla la dépense qui ne montait pas à quarante sous chacun et l’on prit congé de l’ami François et de sa femme après avoir donné une dizaine de sous d’épingles à ses gosses, ce dont il se défendit d’ailleurs très vivement.

— C’est malheureux, maugréait Pépé, je n’ai pas pu tirer un seul coup de fusil aujourd’hui.

— Moi, si, répliquait Lisée, j’ai tué une vipère.

— Belle chasse ! vraiment.

— On fait ce qu’on peut, affirma Lisée, on n’est pas des bœufs.

— C’est pas comme les gens de Vernierfontaine, du moins à ce qu’en disait le capitaine Cassard, un vieux dur à cuire, pas très catholique et à qui ils avaient fait pour cela pas mal de petites saletés.