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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/281

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conversation engagée, s’écria tout haut, très étonné :

— On dirait qu’ils hurlent à la mort.

— Mon Dieu, fit la vieille en se signant, pourvu qu’il ne soit pas arrivé malheur à mon garçon !

Frappés de cette coïncidence qui n’avait pourtant pas de motif de les retenir, Lisée et Philomen n’en reçurent pas moins, comme ils le dirent plus tard, une secousse au cœur.

Ils se trouvèrent instantanément dessaoulés, rassurèrent du mieux qu’ils purent leur vieille voisine et s’en retournèrent chacun chez soi après avoir fait leurs adieux au gros et à Pépé, lesquels n’avaient à aucun prix voulu accepter à souper chez l’un ou chez l’autre et tenaient absolument à rentrer chez eux de bonne heure.

Une fois isolés, les autres chiens ne crièrent plus ; seul Miraut, de temps à autre, agité et inquiet, demandait la porte et se reprenait à hurler.

— Ça doit annoncer un malheur, prophétisa la Guélotte.

Lisée ne put s’empêcher de confier à sa femme ses appréhensions, tout en ayant soin d’ajouter qu’il pouvait fort bien avoir tort de penser à de pareilles bêtises et qu’au surplus il le souhaitait vivement.