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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/282

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Ils se couchèrent, mais vers dix heures, n’ayant pu fermer l’œil ni l’un ni l’autre, en raison du vacarme que menait toujours le chien, Lisée sauta du lit et mit le nez à la fenêtre. Il ne fut point étonné d’apercevoir des gens avec des lanternes qui se hélaient et déambulaient par les rues.

— Je vais aller voir, décida-t-il.

Le Clovis Baromé n’était toujours pas rentré et sa mère, qui craignait un malheur, n’avait eu trêve ni repos qu’elle n’eût décidé son mari et ses voisins à se rendre sur Mont-Tanevis à l’endroit où son fils avait dû travailler durant l’après-midi,

Lisée s enquit de leur affaire puis, secoué lui aussi, il revint chausser ses souliers et, emmenant Miraut avec lui, partit rejoindre les chercheurs.

Le chien hurlait toujours et d’autres maintenant lui répondaient : Berger de sa pâture, Tom du seuil de la boutique, Turc au loin, vers le moulin et tous ceux des alentours ; c’était sinistre.

Le chien prit le trot, et on le suivit avec peine, moitié marchant, moitié courant. On arriva tout essoufflé au sommet de la Côte et, derrière le chien toujours, on gagna rapidement le grand enclos où Clovis Baromé avait dû venir travailler.