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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/293

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CHAPITRE IX

Quatre automnes passèrent qui tirent de Miraut un maître. La chasse n’avait plus pour lui de secrets : il n’était pas dans tout le territoire de la commune un canton de lièvre qu’il ne connût, un gîte possible qu’il ne soupçonnât, un terrier dont il ne pût designer le propriétaire. Il savait qu’à toutes les saisons un nouveau lièvre revenait s’installer dans telle haie, dans tel gros buisson, un jeune levraut s’établir dans telle combe ou dans tel murger ; il distinguait les jours où ces locataires maniaques préféraient les logis de plein air des luzernes et des trèfles à l’abri touffu des grands bois ; il connaissait les haies giboyeuses et n’ignorait pas qu’au moment de la chute des feuilles et les jours de grand vent, les sillons des grands labours bruns recèlent plus d’un capucin.