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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/304

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charmant garçon, vous vous entendrez très bien, vous verrez.

La Guélotte, qui était présente à cet entretien, avait ouvert des yeux énormes à la proposition d’achat et sa gorge, d’émotion, en était devenue sèche. Tant que le notaire resta là, elle se contint, mais quand il fut partit, elle entreprit son homme aussitôt

— Y as-tu pensé ? Cinq cents francs ! Ou aurait presque deux autres vaches avec cette somme-là. Songe au lait que nous pourrions porter à la fromagerie, aux sous qu’on toucherait tous les trois mois. Tu ne vas pas t’entêter ; un chien ce n’est qu’une bête après, tout et, puisque tu tiens absolument à en avoir un, tu en trouveras facilement un autre…

— Tais-toi, tonna Lisée : Miraut n’est pas un chien comme les autres, c’est un ami et un enfant ; je suis habitué à lui et lui à moi, je ne veux pas que tu me parles de cette affaire et si l’autre, malgré sa galette, a le toupet de venir dimanche, je me charge, tout en étant poli, de lui montrer qu’un paysan qui n’est pas un vendu vaut bien un juge.

— Tu n’as jamais été qu’un âne et une brute, ragea-t-elle. On n’a pas idée, quand on peut faire un si beau marché…

— Assez, nom de Dieu ! coupa Lisée.