Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/33

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instant la mère à la cuisine pendant qu’il faisait transbahuter toute la petit famille sur un sac dans la pièce voisine.

» Tu sais alors ce que font les mères ?

— Je l’ai entendu dire.

— Quand elles retournent à leur niche et qu’elles ne trouvent plus leur marmaille, elles se mettent à la chercher, naturellement, et elles ont vite fait de la retrouver.

— Si elles ont vite fait, à qui le contes-tu ? Quand la Cybèle que j’avais avant ma Bellone avait déballé et que je lui tuais tous ses petits, si je n’avais pas bien soin de les enfouir à trois pieds dans la terre, elle allait les décrotter et me les ramenait un à un à la niche, tous claqués comme de juste. Bien mieux, ma vieille branche, un jour, à la chasse, toute prête à mettre bas, elle nous avait suivis quand même. La marche, la course, l’ont avancée tant et tellement qu’en plein lancer elle a été prise des douleurs. Cette crâne bête a fait deux petits, les a cachés, a repris la chasse derrière les autres chiens et quand nous sommes revenus à la maison elle est allée chercher ses deux chiots à l’endroit où elle les avait déposés trois heures auparavant. Elle a dû faire deux voyages car elle n’en pouvait ramener qu’un à la fois entre ses dents, pendu par la peau du cou.