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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/34

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» L’un d’eux a péri, mais l’autre, faut croire qu’il était costaud, a vécu et je l’ai élevé. C’est çui que j’ai donné au médecin de Sancey, un bon suiveur.

— Oui, reprit Lisée, mais tu sais comment on reconnaît ceux qui seront les meilleurs nez et qu’il faut garder de préférence ?

— Oui, je me rappelle, attends voir !

— Mon vieux, on s’arrange comme je t’ai dit qu’avait fait le gros et les chiennes viennent les reprendre pour les reporter à leur couche. C’est là, alors, qu’il faut se fier au flair de ces braves bêtes. Elles voudraient bien emmener tous à la fois leurs nourrissons, mais bernique ; là, c’est comme au trou pour passer ; chacun son tour. Alors, elles les sentent, les lèchent, les relèchent, les bousculent, les flairent, les reniflent bien l’un après l’autre, et puis elles se décident, et alors, mon ami, le premier qu’elles empoignent entre leurs dents, tu peux être sûr que ça sera le meilleur en tout, le chien sans tares, au nez excellent, au corps râblé et fin, à la patte solide, un maître chien, quoi.

» C’est Miraut que la chienne a repris le premier dans le tas. Voilà ce qui m’a décidé définitivement.

» Je savais bien, au fond, que j’avais toujours le temps de retrouver un chien, mais en dégoter