Aller au contenu

Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/333

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vient de me le faire remarquer devant témoins. Vous comprendrez que je suis forcé de sévir, je vais prendre ma retraite bientôt et je suis proposé pour la médaille, il suffit d’une dénonciation pour qu’on me rase et que je me brosse.

— Brigadier, répondit Lisée, c’est la première fois cette année ; je ne veux pas vous faire arriver des histoires, mais je vous en supplie, ne me faites pas de procès-verbal,

— Ah ! je lui ai bien dit, intervint la Guélotte, que cette sale bête nous ferait des misères. S’il m’avait écouté !… Dire qu’on nous en a offert un si bon prix et qu’il a refusé de le vendre !

— Je comprends, interrompit Martel, qu’on s’attache il une bête ; on s’attache bien à une femme et souvent, pour ne pas dire toujours, ça ne vaut pas un chien.

— Rainasse, fit Lisée, ça t’apprendra.

Ils sortirent ensemble.

— Je vais vous attendre chez moi, déclara le brigadier. Je ne me coucherai pas et ne dormirai pas tranquille tant que vous ne serez pas revenu et que vous ne l’aurez pas ramené.

Lisée, familier avec tous les passages et trajets des lièvres, écouta la chasse et vint attendre son chien à un sentier où il était certain qu’il traverserait tôt ou tard. Quand il l’entendit approcher, il le corna et l’appela de la même