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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/338

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lui était permis de prendre place à la cuisine ou au poêle et même d’accompagner Lisée lorsqu’il allait au village.

On n’eut pas à se plaindre de sa conduite et, durant quinze jours, il ne tenta pas une seule fois de filer par l’ouverture de la haie du grand clos afin de prendre le sentier du bois.

Comment la chose advint-elle ? Fût-ce la Guélotte qui négligea un jour, en rentrant les vaches, de pousser le verrou de la remise ; fût-ce Lisée qui oublia de refermer la porte ? Toujours est-il qu’un matin, sur la paille où il se livrait à ses pensers, à ses rêves ou même à quelque somnolence parfaitement vide, Miraut sentit tout à coup sur son nez un courant d’air printanier qui le changeait notoirement de l’odeur de poussière et de renfermé qu’il respirait dans sa prison.

Surpris à bon droit, il se leva et vint à la porte qu’il trouva entr’ouverte. La détourner suffisamment n’était que jeu d’enfant pour lui qui savait presser les loquets et tourner les targettes et bientôt il fut dans la cour.

Le matin était très pur et très doux. Sa première pensée fut de chercher pâture : il y avait longtemps qu’il n’avait fait une tournée détaillée et consciencieuse de ses cuisines et de ses recoins. Il visita quelques fumiers, mais c’était