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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/341

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aucune raison de se méfier, n’avait point trop entremêlé ses pistes avant de se remettre, Miraut ne mit pas dix minutes à le débûcher et bientôt, devant la sonnerie de charge de son lancer, l’autre, vigoureusement mené, filait vers la coupe de l’année précédente dans le haut du bois du Fays.

il est des lièvres, vraiment, qui portent malheur : celui-là devait en être.

C’eût été la veille ou le lendemain que Miraut se fût échappé qu’il n’aurait fort probablement rencontré personne dans sa randonnée ; mais ce jour-là, tous les gardes de la brigade de Martet et ceux de la brigade voisine, réunis sous les ordres de leur lieutenant, un garde général, se trouvaient dans la coupe de Longeverne pour le balivage annuel.

Dans les saignées pratiquées par Martet entre les tranchées, le chef, le calepin à la main, notait, selon les indications criées par ses subordonnés, les arbres à frapper du marteau et que les bûcherons devaient respecter au moment de l’abatage : les jeunes baliveaux poussés bien droits, les chablis aux branches touffues, les modernes qui avaient été épargnés à la coupe précédente il y avait quelque vingt ou vingt-cinq ans et les anciens plus âgés du double ; quant aux futaies, marquées à part et arrivées