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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/342

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vers soixante ou quatre-vingts ans à leur suprême développement, elles tomberaient sous la cognée avec les ramilles des arbrisseaux et toutes les pousses mal venues des différents sépages du canton.

Au premier coup de gueule de Miraut, tous s’arrêtèrent net et se réunirent.

— Un chien qui chasse ! Il fallait qu’il en eût du toupet ! La chose paraissait énorme.

Martel immédiatement reconnut la voix, mais dans l’espoir que la chasse ne durerait pas longtemps et que Lisée, prévenu, viendrait rattraper son chien, il déclara qu’il n’était pas très sûr, que beaucoup de courants jappaient de cette façon, qu’il valait mieux, puisqu’on était en nombre suffisant, cerner le délinquant et lire sur son collier le nom de son maître.

Les gardes s’égaillèrent le long de la tranchée, écoutant attentivement. Comme le lièvre avait de l’avance, il passa quelques minutes avant Miraut et le chef, qui le vit, appela aussitôt à lui tous ses hommes.

Miraut dans ce sillage odorant, bien frayé, facile à suivre, avançait à grande allure ; toutefois, comme il savait regarder et écouter, il vit et entendit les gardes qui formaient sur son passage un peloton trop compact et trop intéressé à sa besogne pour qu’il n’éprouvât pas