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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/343

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quelque méfiance de cette rencontre inattendue.

— Le voilà, cria imprudemment le premier qui le distingua à travers les broussailles. C’était plus qu’il n’en fallait pour confirmer la mauvaise opinion qu’il avait de ces gaillards képis et à carnassières et, s’il ne rebroussa pas absolument chemin — car on ne lâche pas un lièvre aussi stupidement, — il prit un contour assez large pour passer hors de vue et de portée de ses guetteurs. Il est en effet assez difficile, même à une courte distance, de distinguer nettement sous bois un être qui court ou qui marche, surtout comme c’était le cas, quand il n’est pas de taille très élevée. Les gardes, dès qu’ils le virent tourner bride, s’élancèrent bien à ses trousses et coururent de son côté, mais il n’était déjà plus là et, rapide, avait passé sur leur flanc droit sans qu’ils le vissent ; deux minutes plus tard, l’aboi de poursuite reprenait derrière leur dos.

— C’était un peu trop fort !

Furieux d’avoir été roulés, ils reprirent la piste en se guidant d’après la voix du coureur, décidés fermement, s’ils ne pouvaient le cerner, à suivre la chasse jusqu’à la remise d’u lièvre et à la capture du chien. Le jeune chef n’était pas le moins excité.

Par malheur pour Miraut, le capucin se fit