Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/346

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C’était une menace non déguisée et la reconnaissance formelle que le chien et son maître étaient plus particulièrement signalés à la vigilance des forestiers.

Ils n’étaient pas encore à quinze pas, près de la fontaine, que déjà commençaient les lamentations farouches de la Guélotte.

— Ah ! mon Dieu ! nous sommes perdus ! Qu’est-ce qu’on va devenir ? Pour combien de sous en allons-nous être ? Et ça ne fait que commencer.

Voilà, aussi ! Si tu m’avais écoutée quand le juge de Besançon t’en donnait cinq cents francs ! Au lieu de recevoir de l’argent, il faudra que nous en donnions, comme si on en avait de trop déjà.

Ah ! cochon ! crapule ! sale charogne ! s’excita-t-elle, en courant sur le chien, le poing levé.

— C’est pas la peine de l’engueuler, il ne comprendra pas, interrompit Lisée qui, lui, n’avait pas le courage de gronder. À sa place, sais-tu ce que tu aurais fait ? Moi, j’aurais peut-être bien fait comme lui. J’sais ce que c’est que d’avoir envie d’aller prendre un tour. Ah ! c’est malheureux, mais je vois bien que dorénavant il faudra que je l’attache. Pauvre Miraut !

— Oui, c’est ça, c’est bien ça ! Plains-le ! Comme si c’était lui et non pas nous et non pas