Aller au contenu

Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/367

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Comment avez-vous su que mon chien était à vendre ? questionna Lisée.

— Ma foi, répliqua l’autre, à vous dire la vérité, je n’en ai été à peu près sûr qu’en arrivant à Velrans où l’aubergiste m’a confirmé la chose.

Je vous avouerai toutefois que je me doutais bien qu’un jour ou l’autre vous seriez obligé de vous en débarrasser, car je me suis trouvé par hasard au tribunal à tous vos procès et je puis bien, entre nous, vous dire que les juges se sont montrés avec vous de fameuses rosses.

Depuis longtemps je connais de réputation votre chien et, comme j’ai l’intention de chasser cet automne, je me suis dit : puisque tu n’es pas très habile ni très connaisseur, un bon animal au moins l’est nécessaire.

C’est pourquoi, après votre dernière condamnation, j’ai décidé à tout hasard que je monterais jusqu’ici au-dessus. On m’a bien prévenu, à Velrans, qu’il serait assez dur de vous décider, mais que votre femme, elle, ne voulait plus entendre parler de le garder, et je suis venu.

— Mon pauvre Miraut ! gémit Lisée.

— Soyez tranquille, le rassura M. Pitancet : il sera bien soigné chez moi ; nous n’avons à la maison ni chat ni gosses et ma femme ne déteste pas les chiens.