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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/369

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Mais, monsieur, malgré la vieille qui n’a jamais pu le sentir, la rosse ! il trouvait moyen de venir me retrouver dans le lit de la chambre haute en ouvrant les portes. Car il sait ouvrir les portes, mêliez-vous si vous voulez : il ouvre toutes les portes quand ça lui dit ; c’est même comme ça qu’il s’est sauvé plusieurs fois. Mais, ne comptez pas qu’il vous les refermera ; non, fermer les portes, ce n’est pas son affaire ; une porte fermée le gêne, une porte ouverte ne le gêne pas et quand il est arrivé à ce qu’il voulait, lui, et à se faire plaisir, sauf votre respect, monsieur Pitancet, il se fout du reste.

— J’espère qu’il s’habituera assez vite : toutes les bêtes s’habituent au changement.

— Toutes, peut-être, mais pas lui. Miraut n’est pas comme les autres. J’ai eu bien des chiens dans ma vie, mais jamais, vous m’entendez, jamais je n’en ai eu un comme celui-là. Ah ! vous avez de la chance d’être en voiture, parce que vous pourriez vous brosser pour l’emmener à pied, vous ne seriez pas de sitôt au Val.

— Vous croyez, douta M. Pitancet : avec du fromage, du sucre dont je lui donnerais un petit bout de temps en temps.

— Peut-être avec des autres, avec des jeunes, ça réussirait-il ; mais avec lui, ah la la ! Quand il a décidé quelque chose il n’y a rien à faire ;