Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/376

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de malheur où son chien, son cher Miraut qu’il avait eu la lâcheté de vendre, hurlait ficelé et se débattait désespérément.

Cependant, à Velrans, Pépé, dont la jambe allait mieux et qui commençait à remarcher, faisait une petite promenade, se soutenant sur deux bâtons. Il suivait la route à petits pas, lentement. Entendant un bruit de voiture, il se rangea au bord de la chaussée pour la laisser passer et il vit, ahuri, un homme qu’il ne connaissait point, emmenant attaché un chien qui maintenant ne criait ni ne hurlait, mais qui avait un air tragique et lugubre et tournait invinciblement la tête dans la direction de Longeverne.

— Mais c’est Miraut, s’exclama-t-il, saisi tout à coup d’une sombre inquiétude ! Qu’est-ce qui a bien pu se passer ?

Et il rentra chez lui, très agité, roulant toutes sortes de pensées, se demandant pourquoi on ne l’avait avisé de rien tandis qu’à Longeverne, Lisée, couché sur son lit, le nez au mur, fermait les yeux, la tête bourdonnante, essayant en vain de dormir pour oublier un peu son chagrin.