Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/381

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Miraut, seul, avait minutieusement inspecté la demeure et fait une très sévère revue des portes et fenêtres de la maison.

De la pièce où il se trouvait, aucune évasion n’était possible ; il passa à la cuisine et essaya de faire, de même qu’à Longeverne, jouer le loquet ; mais les serrures de M. Pitancet, rentier, étaient plus compliquées que celles du père Lisée, paysan, et Miraut eut beau appuyer et tirer et pousser de toutes façons, il n’arriva point à en pénétrer le secret.

Il flaira alors les meubles, les instruments divers, les ustensiles de cuisine et retrouva dans la terrine sa soupe de la veille. Son estomac délesté criait famine, il la lappa jusqu’à la dernière goutte puis, ayant tout vu, tout senti, tout reniflé, tout sondé, il revint s’étendre sur son matelas et attendit.

M. Pitancet et sa femme, dès qu’éveillés, l’appelèrent ; il parut remuant la queue au seuil de leurs chambres, mais ne poussa pas plus loin ses témoignages et démonstrations. Eux, furent beaucoup plus prolixes de gestes et de mots et on le félicita tout particulièrement d’avoir si bien mangé sa soupe.

Comprenant parfaitement toutes leurs paroles, Miraut écoutait avidement. Il ne dissimula point sa satisfaction et piétina sur place tout