Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/405

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cutives, n’eut même pas la chance d’apercevoir Lisée, absent du village ces jours-là.

À la troisième fugue il fut plus heureux ; mais, craignant la Guélotte, il n’était pas venu japper sous les fenêtres ; il s’était caché aux alentours, attendant pour s’aventurer de voir son ami ou d’entendre son pas, afin d’être bien sûr qu’il se trouvait à la maison et de ne pas avoir visage de bots.

Un instinct tout-puissant lui disait que malgré tout il ne devait pas désespérer de vaincre un jour sa résistance inexplicable. Après deux heures d’attente, sa patience fut récompensée et ce fut Lisée en personne qui sortit sur le pas de sa porte.

En quatre bonds il fut à lui et lui témoigna aussi follement qu’il put son afection et la joie qu’il avait de le retrouver enfin. Obéissant lui aussi à son cœur, sans réfléchir le moins du monde, Lisée lui rendait ses caresses et lui parlait avec amour lorsque M. Pitancet apparut tout à coup dans le sentier du verger.

Il vit toute la scène et, avant même de souhaiter le bonjour au chasseur, ne put, sans une certaine aigreur, lui marquer l’ennui qu’il éprouvait à faire tant de voyages consécutifs qui n’avaient pas de raison de finir.

— Vous m’aviez promis de ne pas le rattirer,