Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/423

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entendant ce son familier, s’arrêta net dans son hurlement.

Un nouvel appel pressant succéda au premier en même temps que la voix de Lisée criait presque aussitôt :

— Viens, Miraut ! vieus mon petit ! viens vite

Ahuri, mais plein de joie et d’espoir, Miraut sortit du bois et apparut à deux ou trois cents pas de là, hésitant encore après tant d’événements incompréhensibles, regardant de tous ses yeux, demandant si c’était bien vrai, et si cela ne cachait point encore une embûche.

— Viens, Miraut, répéta Lisée en frappant son genou de la main, geste qui lui était familier pour appeler son compagnon de chasse.

Miraut ne pouvait plus douter.

Allongeant comme un fou, de toute sa longueur et jappotant, et pleurant, et riant, il arriva aux pieds de Lisée et s’y roula, lui lécha les souliers, les genoux, les mains, lui sauta au visage, lui peigna la barbe, lui parlant, ne sachant comment faire, comment se tordre et battre du fouet assez vite pour lui dire toute sa joie, tout son bonheur.

Et pour compléter cette joie, pour affirmer cette reprise, pour sceller cette réconciliation, voici que Philomen et Pépé et le gros appa-