Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/424

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rurent encore, devisant joyeusement dans le sentier du clos.

Pépé avait mis leur ami dans le secret, lui avait annoncé la volonté de Lisée de garder le chien et d’en rembourser le prix au richard du Val qui ne reparaissait pas. Tout à l’heure, ils lui avaient écrit une lettre tapée où, entre autres choses plus ou moins dures, Lisée disait que Miraut était à bout, prêt à crever, qu’il serait lâche et criminel de laisser mourir une si bonne bête, que le chien et lui ne pouvaient se passer l’un de l’autre, que c’était folie de croire que Miraut pourrait s’habituer à un autre maître, que l’expérience des derniers jours le prouvait mieux que n’importe quoi et que, dans le courant de la semaine, lui, Lisée, irait reporter à M. Pitancet les trois cents francs que ce dernier lui avait remis comme prix de Miraut.

Le chien naturellement les reconnut tous et leur fit fête à eux aussi, mais il revint de nouveau à son maître.

— Pauvre vieux ! il crève de faim ! Dire que j’ai pu le laisser jeûner si longtemps : viens manger, mon petit.

Asseyez-vous un instant vous autres, demanda-t-il à ses amis.

Et il prépara immédiatement au chien qui le suivait comme son ombre, ne le quittait pas d’une