Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/427

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nable, mais toi, Pépé, avec ta quille en morceaux, tu n’as rien pu faire et le gros non plus et moi, ça me faisait saigner le cœur d’aller à la chasse parce que, chaque fois, cela me faisait penser à ma pauvre Bellone.

— Cet automne nous ferons tous ensemble l’ouverture, proposa Pépé ; le gros viendra coucher la veille et on la fera sur Velrans. C’est : moi qui ai amodié la chasse communale et comme je suis le seul fusil, il y a encore plus de gibier là-bas que sur Longeverne et sur Rocfontaine.

— Mais, ta femme, interrompit Philomen, comment a-t-elle pris la chose ?

— Comment elle l’a prise ? Eh bien, mon vieux, elle a pris tout simplement quelque chose pour son grade ! Ne voulait-elle pas m’empêcher encore de rappeler Miraut ? Une sacrée grande charogne qui a toujours voulu me mener par le bout du nez, dont je n’ai jamais pu rien obtenir par la douceur et la bonne volonté ; non, je n’ai jamais rien pu faire, ni acheter quelque chose sans recevoir des observations ou subir des reproches. C’en est assez. Je lui ai fichu une danse dont elle se rappellera, je l’espère, et tu sais, je suis prêt à recommencer à toute occasion, fermement décidé à ne pas me laisser marcher dessus, et la première fois, oui, la première fois qu’elle nous