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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/428

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embêtera, moi ou Miraut, gare la trique et les coups de chaussons.

— Où est-elle ? s’inquiétèrent les amis.

— Que sais-je ? à la chambre haute, probablement, en train de ruminer je ne sais quoi. Elle m’a menacé de foutre le camp ! Qu’elle s’en aille bien au diable, si elle veut ! Mais je suis bien tranquille de ce côté et il n’y a pas de danger qu’elle me débarrasse de sa sale gueule.

— Il vaut mieux tâcher de s’arranger, émit Philomen. Je dirai ce soir à ma femme de venir la voir, de la raisonner, de lui faire comprendre…

— Si elle y arrive, mon vieux, interrompit Lisée, si elle peut lui faire admettre ce qu’elle ne veut pas saisir, cette sacrée sale bête de mule, je veux bien qu’on me coupe… tout ce qu’on voudra et te payer les prunes à Noël.

— Tout arrive pourtant par se tasser à la longue et par s’arranger, philosopha Pépé.

Le garde, les gendarmes, le père Martet qui est un brave homme finiront par oublier, s’ils ne l’ont pas déjà fait ; une préoccupation chasse l’autre d’autant que, je te le répète, Miraut ne se mettra plus dans le cas de se faire dresser contravention pour courir les lièvres sans toi.

— Il suffit qu’il marche toujours bien quand nous serons tous ensemble, ajouta le gros pour dire quelque chose lui aussi.