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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/53

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dans la maison de sa mère, peut-être grâce à ses leçons, avait-il déjà appris à reconnaître, parmi le bafouillage humain, les syllabes magiques qui présagent la venue de la gamelle de soupe ou qui donnent la clef des champs.

Lisée n’en fut pas moins attendri de cette marque d’intelligence qui lui permettait de fonder sur les aptitudes de son chien les plus belles espérances.

Il décida qu’on prendrait la ruelle jusqu’au centre du village et que, de là, on suivrait dans toute sa longueur la voie principale de façon que le cochon pût avoir une idée d’ensemble du pays qu’il allait habiter.

Il ouvrit donc la porte, mais cela ne devait pas marcher tout seul.

Dès que Miraut, en coup de vent, se fut précipité dans la cour, toutes les poules, effarés de cet être qu’elles n’attendaient point, s’enfuirent et s’envolèrent à grands cris et grands fracas, tandis que le coq, les plumes hérissées, la crête au vent, piaillait des roc-cô-dê ! menaçants et furieux tout en se retirant, lui aussi, avec prudence.

Miraut, un peu étonné de tout ce vacarme qui l’enchantait et de ce mouvement de retraite qui l’encourageait, allait peut-être transformer en offensive vigoureuse son élan en avant, lors-