Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/55

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— Quoi, qu’est-ce qu’il y a donc ? interrogea le chasseur en jetant les yeux dans la direction vers laquelle Miraut regardait toujours.

— Ah ! c’est toi, ma vieille Bellone, continua-t-il. Viens voir ici ma Bêbê ! Ah ! on ne le connaît pas encore çui-là ! Allons, viens voir, viens, j’vas te présenter.

La chienne, en découvrant deux rangées superbes de crocs et en plissant le nez sourit au chasseur, puis s’approcha de lui, frétillant du fouet et tortillant du derrière.

C’était la chienne de l’ami Philomen : elle avait souvent chassé de compagnie avec le vieux Taïaut ainsi qu’avec son maître et s’étonnait à juste titre de ce nouvel arrivant.

Lisée flatta la bête et appela Mimi.

En se tordant et se rasant, ce qui indiquait à la fois du plaisir et de l’appréhension, il s’approcha du groupe.

Et la chienne, le poil du dos hérissé comme une brosse de chiendent, hautaine, les crocs montrés, le toisa de toute sa hauteur.

— Allons ! allons ! calma Lisée, d’une voix conciliante, allons ! tu vois bien que c’est un petit ; ne lui fais pas de mal, voyons, puisque j’te dis que c’est un gosse et que vous allez faire une paire d’amis.

Miraut, à la dérobée, reniflait la chienne qui,