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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/71

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paille qu’il avait préparée et le contraignit doucement à s’y coucher ; puis il le flatta de la main, l’engagea à dormir et se leva pour le quitter.

Cela ne faisait guère l’affaire du chien qui s’enfila résolument dans ses jambes et le suivit jusqu’à la porte qu’il voulut franchir en même temps que lui. Lisée dut le reconduire une nouvelle fois à la paille et lui enjoindre de rester tranquille.

Mais, tandis qu’il regagnait la sortie, tremblant de tous ses membres et droit sur sa botte, Miraut, le regardant avec des yeux humides et brillants de crainte et de désir, semblait le supplier de l’emmener.

— Reste, commanda assez énergiquement Lisée. Puis, pour atténuer ce que le ton de cet ordre avait de trop sec, il ajouta persuasif :

— Couche-toi, mon petit, voyons !

Miraut n’entendant que le ton amical de cette suprême recommandation et croyant que le maître, apitoyé, revenait sur sa décision, se précipita de nouveau pour sortir ; mais Lisée se hâta, la porte claqua sèchement, et le chien, seul, perdu dans la grande pièce, se mit à appeler au secours, à japper, à gueuler, à hurler en désespéré.

— Tu l’entends, reprit la femme, il fait un