Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/70

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qui suis la cause que ton chien n’écoute rien.

— Il n’écoute rien, tu vas voir !

» Viens, Miraut, viens ici mon petit, viens, appela doucement Lisée.

Lentement, ayant bien compris que le patron prenait sa défense, tout en guettant les gestes de la paysanne, Miraut, écrasé sur les pattes, le cou tendu, les yeux inquiets, le fouet battant, s’approcha lentement de son maître dont il vint lécher les mains.

— Viens, mon beau, viens avec moi, viens, continua Lisée, tu sais bien que je ne veux pas te battre, moi, allons nous coucher. Et tenant son chien par le collier, le caressant, tous deux franchirent la porte, Miraut très inquiet et battant de la queue comme s’il appréhendait la sale blague qu’on allait lui faire.

Ils passèrent à la cuisine d’abord, puis traversèrent une petite chambre de débarras et, de là, entrèrent à la remise, toujours suivis par les regards haineux et narquois de la ménagère.

— La belle paire, ricana-t-elle ! Ah ! je suis bien montée.

— Tu as mieux que tu ne mérites, répliqua le chasseur.

Lisée conduisit Miraut jusqu’à la botte de