Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/73

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sur lui-même une douzaine de fois, se releva, retourna en sens inverse et finalement se coucha en rond et s’endormit.

Quand il se réveilla, au bout d’une heure environ, seul dans sa prison, et que lui fut revenu le sentiment de ce qui s’était passé avant son sommeil, il eut un aboi d’appel, pensant que peut-être Lisée, revenu de sa promenade, viendrait le délivrer.

Mais, écoutant avec soin, il ne distingua dans la maison que le bruit des sabots de la patronne.

Il pensa qu’il était préférable de ne pas insister, qu’il valait mieux se faire oublier d’une puissance aussi dangereuse et se tut, puis chercha par ses seuls moyens à sortir de sa prison.

Il ne s’amusa point à regarder les murs : bien que personne ne le lui eût jamais dit, il savait qu’il n’y a rien à faire de ce côté ; mais pour avoir mordu dans le bois et porté à la gueule des bâtons de tailles diverses, il n’ignorait plus que cette matière est attaquable, et qu’avec de bonnes dents on en peut venir à bout. Toutefois, comme il avait vu que Lisée ne mangeait pas les portes chaque fois qu’il avait à sortir et que, même pour les bêtes qui semblent le moins les observer, tout exemple est un enseignement, à l’instar de son maître, il se dressa devant la